Une tradition de promotion de la culture française issue de Lorraine
17 juillet 1913
Émile Hinzelin, écrivain, membre de l’Académie Française, et Georges Sadler, musicien et homme de Lettres, réunissent à Nancy une vingtaine de personnalités lorraines. Ils leur proposent la création d’une Société Erckmann-Chatrian.
Novembre 1913
Georges Sadler demande audience au Président de la République; le Lorrain Raymond Poincaré, qui le reçoit, approuve le projet, et suggère, pour cette société, des activités de défense et promotion de la langue française dans les pays annexés par la Prusse après la défaite de Sedan, notamment en y diffusant les œuvres populaires d’Erckmann et Chatrian.
Noël 1913
Cet objectif est précisé le jour de Noël, à la table du célèbre restaurant nancéien Walter, où Georges Sadler rend compte de ses entretiens avec le Président de la République aux notables et artistes lorrains intéressées par le projet. Tous l’approuvent avec enthousiasme.
16 janvier 1914
Création officielle de la Société Erckmann-Chatrian, administrée par Georges Sadler. Son siège est enraciné à Metz, en l’Hôtel de Ville, où il se trouve toujours. Son premier président est Émile Hinzelin, ses présidents d’honneur, élus à l’unanimité : Maurice Barrès, et le maréchal Lyautey.
Juin 1917
Durant la première Guerre mondiale, la Société consacre toute son énergie et ses moyens au soutien des réfugiés lorrains et alsaciens, à l’organisation de conférences, représentations théâtrales et autres manifestations culturelles destinées à rassembler les fonds nécessaires à ses activités. Malgré la menace des bombes prussiennes lâchée par les redoutés Tauben, le mémorable concert de juin 1917 rassemble 1200 personnes à Nancy, salle Poirel. Quelque 5000 livres d’Erckmann-Chatrian sont achetés et remis aux écoles et hôpitaux.
1925
Objectif initial atteint, Lorraine et Alsace ayant réintégré la République française, la Société devenue Comité sous l’égide de Georges Sadler, décide de s’attacher à la défense et à la promotion de la langue française – et de la culture lorraine !
Elle crée un prix littéraire décerné chaque année, en novembre, par un jury composé de personnalités issues des quatre départements lorrains, prix remis solennellement au lauréat au printemps suivant. Peuvent concourir les auteurs d’origine lorraine ou lorrains d’adoption, et les écrivains non lorrains qui ont publié un ouvrage de valeur sur un sujet lorrain.
Novembre 1925… Le premier lauréat est Eugène Mathis, de Fraize (Vosges), auteur du roman Les Héros de Fraize. Il reçoit son prix des mains du maréchal Lyautey.
1945
Depuis sa création, soutenu par les collectivités locales et territoriales de Lorraine, le Prix Erckmann-Chatrian est attribué tous les ans, sauf de 1940 à 1944. On devine pourquoi. Juste conséquence de sa qualité, il acquiert très vite une belle notoriété : dès 1945, la presse nationale le baptise le « Goncourt Lorrain ».
1958
À la suite d’Émile Hinzelin, Georges Sadler préside le Comité Erckmann-Chatrian jusqu’à sa mort en 1958. Lui succèdent : le professeur Albert Schneider, Roger Bichelberger, Michel Caffier, Philippe Claudel, Gaston-Paul Effa et Gilles Laporte.
1989
L’afflux de candidatures est alors tel, et dans des genres tellement différents, que le Comité Erckmann-Chatrian crée en 1989 deux autres prix destinés à couvrir un champ plus vaste de l’activité littéraire et de la recherche historique : la Bourse Histoire et la Bourse Lorraine. De nouveaux talents sont révélés.
2014
Au service de notre Pays et de son patrimoine, le Comité Erckmann-Chatrian fête son centième anniversaire avec la conscience d’incarner des valeurs humaines fortes.
C’est fier et fort de cette Histoire que, fidèlement soutenu par la Région Lorraine, les Villes de Metz, Nancy, Épinal, Bar-le-Duc, Saint-Mihiel et Phalsbourg, le Comité Erckmann-Chatrian entame son deuxième centenaire, avec courage, détermination et confiance en l’avenir.
Créateurs à plume et ordinateur issus de Lorraine, ou amoureux d’elle dans les quatre coins du monde, vous êtes ses forces vives. Bienvenue à vous !